Briques belges régionalisées et performances énergétiques

La publication récente d’un ouvrage comparatif dédié à la performance énergétique des bâtiments, en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre (voir notre page Lu pour vous) me donne l’occasion de ce billet d’humeur. De l’intention louable au capharnaüm belge…

L’intention était louable: l’Union européenne, par sa directive PEB du 16 décembre 2002 et les suivantes, poursuit le double objectif de réduire sa dépendance énergétique tout en diminuant ses émissions de gaz à effet de serre (cfr Protocole de Kyoto).

La transposition de cette réglementation européenne s’est opérée en Belgique, mais de manière distincte dans chaque Région !

Il en résulte que si vous examinez le même bâtiment et que vous le déplacez (théoriquement parlant) d’une région à l’autre, vous obtiendrez une classification différente !

Le score exprimé en Kwh/m² (= le besoin en énergie) sera, à 5 % près, le même dans chaque région.

Mais, pour un même score en Kwh/m², la classification en lettres – celle que tout le monde regarde – de A à G, n’est pas la même à Bruxelles qu’en Wallonie (en Flandre, il n’y a pas… d’alphabet, si j’ose dire).

A Bruxelles, l’immeuble est en catégorie G à partir de 345 Kwh/m²/an alors que cette catégorie G n’est atteinte en Wallonie qu’avec 510 Kwh/m²/an…

Remplaçons donc PEB par UBU !

Sous l’angle strictement administratif, il doit certainement y avoir un tas de (bonnes ?) raisons expliquant ces variations régionales en matière de conditions à réunir.

Mais, en pratique, du côté du consommateur – et par voie de conséquence des professionnels immobiliers – il devrait en être d’un certificat PEB d’une maison comme pour celui d’un réfrigérateur: être simple et facile à comprendre, de manière à pouvoir comparer utilement.

Et vouloir mettre dans le même panier de normes les rénovations de bâtisses existantes et les construction neuves, c’est se moquer du monde.

Devoir quasi systématiquement expliquer à ses clients que, par exemple, telle maison complètement rénovée (avec double vitrage, avec isolation de la toiture, avec chaudière au gaz récent, etc.) n’affiche le déplorable score de G qu’uniquement pour cause de la présence d’un exutoire de fumée de la cage d’escalier… c’est enlever toute crédibilité à ces certificats pour des rénovations de maisons anciennes.

J’étais invité, il y a quelques temps, à un débat consacré à ce sujet. Y participaient notamment des « spécialistes » et des « décideurs politiques ».

J’ai eu l’outrecuidance d’y développer l’idée suivante: « la production de nombreux certificats, avant une mise en vente, est perçue comme des contraintes inutiles. Il vaudrait mieux créer des réels stimulants fiscaux, en réduisant les droits d’enregistrement dus (par exemple: de 12,5 % à 8 % – si Bxl & RW) lorsqu’un bâtiment cédé présente telle ou telle performance énergétique. Cela pousserait les vendeurs à réaliser les rénovations techniques adéquates préalables et rendre ainsi leur immeuble attractif, vis-à-vis des candidats-acquéreurs… Et le parc immobilier serait ainsi davantage dans l’esprit Kyoto. »

On ne m’a plus invité… 😉

 

 

 

 

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