Lorsqu’un propriétaire confie son appartement ou sa maison à une agence immobilière, pour la vendre, l’agence place une affiche, ou une annonce sur l’Internet ou encore dans un journal.
Généralement, le candidat intéressé téléphone pour connaître le prix demandé.
Que se passe-t-il si le candidat déclare tout aussitôt qu’il accepte le prix ? Ou s’il dépose une lettre d’acceptation ?
Autrement dit, l’annonce de la mise en vente d’un immeuble à tel prix, constitue-t-elle une offre de vente qui peut être levée et de ce fait devenir une vente ?
En général, l’agent immobilier n’est pas le mandataire du propriétaire.
Il ne peut poser un acte juridique pour son compte ni, de ce fait, l’engager.
La mission de l’agent consiste à rechercher des candidats acquéreurs et à les mettre en rapport avec le propriétaire.
C’est la définition du courtage, variante du louage de service.
C’est pour cette raison que la jurisprudence refuse de voir une annonce immobilière comme une offre, même si l’annonce mentionne un prix.
Selon la jurisprudence, l’annonce constitue plutôt un appel d’offre d’achat et non une offre de vente (Civ. Brux., réf. 31 mai 1995, R.G.D.C. 1996, p. 68).
Selon M. Foriers (Actualité de quelques contrats spéciaux, UB³, Bruylant 2005, p. 52), lorsque la convention de courtage contient un mandat accessoire et limité, elle demeure un courtage et ne dégénère pas en mandat.
Cependant, tout dépend du contenu réel de la mission de l’agence.
Si le contrat investit l’agence du droit et de l’obligation de transmettre une offre (réceptice ou non), la situation peut être différente.
Mais en règle, une mission d’agent immobilier vise la recherche de candidat et non la vente proprement dite.
Qu’en conclure ? Qu’il ne suffit pas de déclarer que l’on achète la maison au prix demandé.
Le propriétaire garde le dernier mot.
(Ce sujet a également fait l’objet d’articles sur notre blog)